TOURISME DE BÉBÉ
Accoucher au Canada pour obtenir la nationalité canadienne pour leur enfant
MARIE-PIER CLOUTIER / AGENCE QMI
Le tourisme de bébé prend de l’ampleur et J.E. a levé le voile vendredi sur une nouvelle façon de procéder.
Le phénomène des «bébés passeport» n’est pas nouveau. Une femme vient accoucher au Québec en payant une facture pour les soins reçus. Certaines paient, d’autres pas, mais elles sont unanimes: elles viennent assurer un meilleur avenir à leur enfant en venant chercher la nationalité canadienne.
Manque de vérification
Malgré la photo sur la carte d’assurance-maladie, les vérifications ne sont pas simples: «Dans le gros “rush” je ne commencerai pas à dire : “Est-ce que c’est bien vous sur la carte”, a reconnu une infirmière.
Ses collègues ont avoué avoir vu plusieurs cas de fraude, par exemple une personne présenter deux cartes d’assurance-maladie avec la même photo, ou encore une patiente dont le groupe sanguin ne concordait plus une fois sur la table d’opération.
Les ressortissantes étrangères sont de plus en plus nombreuses à venir accoucher dans les hôpitaux canadiens. Les statistiques de l’Institut canadien d’information sur la santé démontrent qu’elles sont passées de 1362 en 2010-2001 à 2167 en 2013-2014.
«On est généreux», s’est exclamée la Dre Louise Miner. La directrice du service d’obstétrique à l’Hôpital général juif de Montréal trouve la situation «frustrante» parce qu’elle n’est pas gérée: «Il faudrait que le gouvernement décide comment gérer ça, mais là c’est vraiment du cas par cas», a-t-elle soutenu.
Un cas parmi tant d’autres?
À titre d’exemple, une femme du Moyen-Orient a donné naissance à un petit garçon dans un hôpital de Montréal. Après avoir tenté d’obtenir des réponses d’Immigration Canada, de la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ) et de l’établissement concerné, la journaliste de J.E. s’est présentée à la résidence temporaire de cette dernière.
Munie d’un panier de couches et de crèmes de bébé, elle s’est identifiée comme bénévole. Les proches de la nouvelle maman lui ont alors indiqué qu’elle se trouvait au sous-sol avec son bébé. Il s’agissait d’une chambre sans fenêtre et sans aucun article de bébé.
«Le père a manqué l’accouchement», a raconté la mère qui n’a pas caché «rentrer à la maison au Moyen-Orient et être venue ici pour donner la nationalité canadienne à son bébé».
L’équipe de J.E. est retournée au domicile la journée où la mère devait quitter le pays. Elle n’a pu le faire puisque son bébé n’avait toujours pas reçu son passeport. C’est à ce moment que la dame a été interrogée sur sa véritable origine.
Le propriétaire de la maison a finalement appelé la police et la mère a dû montrer son passeport aux autorités: «On doit faire des démarches avec Immigration Canada», a expliqué l’une des policières.
Après trois heures de vérifications, il était toujours impossible de savoir si la femme sous nos yeux était la même que celle figurant sur le passeport. «On veut être sûr que la personne qui est sur cette photo c’est la même», a ajouté la policière.
Immigration Canada n’a pas voulu préciser si le ministère a rencontré la dame en question, ni si ses empreintes digitales ou son ADN ont été prélevés.
Il a été impossible de savoir si la mère avait reçu un passeport pour son bébé et, par le fait même, quitté le pays.
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Google TRANSLATION:
Baby tourism is growing and I unveiled Friday on a new approach. The phenomenon of "passport babies" is not new . A woman has given birth in Quebec by paying a bill for services rendered. Some paid , others not , but they were unanimous: they come to a better future for their child coming for Canadian citizenship . Lack of verification Despite the photo on the Medicare card, checks are not simple : "In the big" rush " I will not begin to say," Does it's you on the map , "admitted nurse. Colleagues confessed having seen several cases of fraud , such a person have two health insurance cards with the same picture , or a patient whose blood no longer consistent once on the operating table. Foreign nationals are more and more coming to give birth in Canadian hospitals. Statistics from the Canadian Institute for Health Information show that they have risen from 1,362 in 2010-2001 to 2,167 in 2013-2014.
"It is generous ," exclaimed Dr. Louise Miner . The director of obstetrics at the Jewish General Hospital in Montreal is the " frustrating " situation, because it is not supported " should the government decides how to handle it , but this is really the case by case , " she argued . One case among many ? For example , a woman from the Middle East has given birth to a baby boy in a Montreal hospital. After trying to get answers from Immigration Canada , the Régie de l' assurance du Québec (RAMQ ) and the institution , the journalist I was presented to the temporary residence of the latter. Equipped with a basket of diapers and baby creams , she identified herself as a volunteer. Relatives of the new mom then told her she was in the basement with her baby. It was a room with no window and no baby article. "The father failed delivery ", said the mother, who did not hide " go home in the Middle East and have come here to give Canadian citizenship to her baby ." The JE team returned home the day the mother had to leave the country. She could not do so because her baby had still not received his passport. That 's when the lady was questioned about his true origin. The owner of the house finally called the police and the mother had to show his passport to the authorities: "We must take steps with Immigration Canada ," said one of the police . After three hours of checks , it was still impossible to know whether the woman in front of us was the same as that on the passport . "We want to be sure that the person in this picture is the same ," said police . Immigration Canada would not say whether the department has met the lady in question or whether his fingerprints or DNA were taken. It was impossible to know whether the mother received a passport for her baby and , by extension , left the country.